« Les sacs plastiques ont une utilité moyenne de cinq minutes… et une durée de vie de 400 ans », interpelle Ahmed Yassin. Partout dans le monde, ces emballages affectent l’environnement, en particulier la biodiversité marine.
Originaire de la ville portuaire d’Alexandrie, Ahmed et deux de ses amis ont décidé d’agir et d’apporter leur contribution à la réalisation des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. En 2018, ils cofondent Banlastic Egypt, une entreprise à impact social qui milite pour l’extinction du plastique à usage unique.
Banlastic a reçu le soutien de l’initiative « Tanmia wa Tatweer », financée par le Programme de partenariat dano-arabe et pilotée par la Banque africaine de développement. Constituée à 80 % de femmes, ses leviers d’action sont pluriels : offrir des produits alternatifs respectueux de l’environnement, sensibiliser le plus largement possible les populations à travers des ateliers interactifs, donner des formations et organiser divers événements environnementaux, organiser des opérations de nettoyage des plages publiques, avec un mot d’ordre décliné en trois dimensions : « réduire, réutiliser, recycler » et dialoguer avec les décideurs politiques pour trouver des solutions aux questions environnementales.
Qui dit collecte des déchets, dit recyclage pour les matériaux qui s’y prêtent. Banlastic a noué des partenariats avec des entreprises privées, dont le savoir-faire industriel permet de donner une seconde vie à ces déchets. De son côté, Banlastic n’est pas en reste : la société a par exemple développé des sacs en coton et des boîtes à repas à partir de produits recyclables, et a installé des distributeurs automatiques à Alexandrie pour récupérer les bouteilles en plastique usagées. Avec une astuce à la clé : « les personnes qui alimentent ces machines reçoivent en échange des cadeaux, par exemple des bons de réduction pour aller au cinéma ou d’autres choses sympathiques », précise Ahmed, le fondateur de Banlastic. Et d’ajouter : « nous ne faisons pas que sensibiliser aux méfaits de la pollution plastique, nous proposons aussi une alternative tangible aux produits en plastique à usage unique. »
« L’activité de Banlastic Egypt est en pleine expansion », se félicite Ahmed Yassin. À ce jour, la société compte 25 organisations publiques ou privées partenaires, nationales et internationales, parmi lesquelles figurent les ambassades du Danemark et du Royaume-Uni en Égypte, la Banque du Caire, la délégation de l’Union européenne en Égypte, l’organisme Sustainable Ocean Alliance, l’institut Goethe ou encore Lions International.
Sous l'égide des Nations unies, une coalition de pays s’est réunie en novembre 2022 en Uruguay pour tracer la voie d'un traité international contre la pollution plastique, avec le principe d'un instrument juridiquement contraignant. Cette rencontre était le résultat du tout premier accord mondial contre la pollution plastique signé par 175 pays en mars 2022 à Nairobi, au Kenya.
Aujourd’hui, partout dans le monde, le constat sur la biodiversité est alarmant : jusqu’à un million d’espèces sont menacées d’extinction dans les prochaines décennies à cause de pollutions de toutes sortes.
De quoi renforcer Ahmed Yassin et ses co-équipiers dans leur volonté de militer, par tous les moyens, pour le respect de l’environnement car, selon lui, « chaque geste compte pour un avenir plus vert. »
Source : Banque africaine de développement